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Rock en Seine 2025 confronté à des réactions financières et politiques suite à la controverse sur Kneecap

Le festival perd une subvention de 40 000 € suite au débat sur l'inclusion d'un trio de rap irlandais

🗞️ Publié le: 15 July 2025 · Mis à jour: 15 July 2025

Rock en Seine, l'un des festivals de musique les plus prestigieux de France, revient du 20 au 24 août 2025 au Domaine National de Saint-Cloud. Connu pour sa programmation éclectique et son ambiance vibrante, le festival est depuis longtemps un incontournable du calendrier musical estival européen. Cependant, l'édition de cette année a suscité la controverse en raison de la présence du trio de rap nord-irlandais Kneecap, ce qui a entraîné d'importantes répercussions financières et politiques.

Une programmation exceptionnelle sous le feu des critiques
L'édition 2025 de Rock en Seine propose une impressionnante sélection d'artistes internationaux, dont les têtes d'affiche Chappell Roan, A$AP Rocky, Fontaines D.C. et Queens of the Stone Age. D'autres artistes tels qu'Aurora, Stereophonics, Jamie xx et Sharon Van Etten enrichissent la programmation, promettant une expérience musicale diversifiée sur cinq scènes. Malgré cette programmation prestigieuse, la présence de Kneecap a éclipsé une grande partie de l'attente.

Kneecap, connu pour ses paroles provocatrices et son soutien déclaré à la cause palestinienne, a été scruté de près ces derniers mois. Le concert du groupe prévu le dimanche 24 août a suscité de vives critiques de la part des autorités locales et des personnalités politiques. La controverse s'est envenimée lorsque la mairie de Saint-Cloud a retiré une subvention de 40 000 €, invoquant des inquiétudes quant aux affiliations politiques présumées du groupe.

Pressions politiques et coupes budgétaires
Cette coupe budgétaire marque la première fois en 22 ans d'histoire de Rock en Seine que le groupe subit un tel retrait de soutien. Éric Berdoati, maire de Saint-Cloud, a justifié cette décision en déclarant : « Nous subventionnons des initiatives culturelles, pas des initiatives politiques.» Cette décision s'inscrit dans la lignée des critiques plus larges de personnalités telles que Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, qui avait précédemment appelé au retrait de Kneecap des festivals de musique français.

La controverse découle des poursuites judiciaires engagées contre Mo Chara, membre de Kneecap, qui a comparu devant le tribunal plus tôt cette année pour avoir brandi un drapeau associé au Hezbollah lors d'un concert londonien en 2024. Bien que l'affaire reste non résolue, l'incident a alimenté les débats sur l'opposition entre liberté artistique et responsabilité politique.

Défendre l'intégrité artistique
Malgré les critiques, les organisateurs de Rock en Seine ont fermement maintenu leur décision d'inclure Kneecap. Le directeur du festival, Mathieu Ducos, a souligné que le trio avait été programmé l'automne dernier avant d'être mêlé à la controverse. « Lorsque nous les avons programmés, ils n'ont pas fait parler d'eux, sauf pour de bonnes raisons », a-t-il déclaré. « J'espère que l'histoire que nous avons construite ne s'arrêtera pas avec ce litige.»

Les partisans de Kneecap affirment que ces critiques reflètent une tendance plus large à la censure visant les artistes politiquement engagés. Des musiciens de renom, dont Brian Eno, Fontaines D.C. et Pulp, ont signé une lettre ouverte condamnant ce qu'ils décrivent comme une « tentative concertée de censure et, à terme, de déplateforme » du groupe. Ils ont appelé au respect de la liberté artistique et à la lutte contre la « répression politique de l'expression créative ».

Impact sur le festival
Si la perte de 40 000 € ne représente qu'une fraction du budget de 17 millions d'euros de Rock en Seine, la controverse menace de ternir la réputation du festival. Les organisateurs restent optimistes, soulignant l'attrait durable de l'événement et la diversité de sa programmation. Les billets sont disponibles à l'achat, à partir de 89 € pour les pass journée et de 329 € pour les forfaits cinq jours.

Avec pour toile de fond le pittoresque parc de Saint-Cloud, Rock en Seine continue d'attirer plus de 180 000 spectateurs chaque année. Cette édition anniversaire promet un mélange de nostalgie et d'innovation, mettant en avant des artistes légendaires et des talents émergents. Parmi les temps forts, citons l'unique performance française de Chappell Roan, le set électrisant de Justice et les sons psychédéliques de Khruangbin.

Implications plus larges
La controverse autour de Kneecap souligne les défis auxquels sont confrontés les festivals à la croisée de l'art et de la politique. Alors que les tensions mondiales influencent les espaces culturels, les débats sur la censure et la liberté d'expression deviennent de plus en plus complexes. Pour Rock en Seine, maintenir son engagement en faveur de la diversité et de l'inclusion tout en répondant aux préoccupations de la communauté sera crucial pour assurer la pérennité de son succès.

À l'approche du festival, tous les regards restent rivés sur Rock en Seine et sa gestion de ce sujet controversé. Kneecap montera-t-il sur scène comme prévu, ou la pression croissante imposera-t-elle un changement de dernière minute ? Une chose est sûre : le résultat résonnera bien au-delà des portes de Saint-Cloud, façonnant les débats sur l'art, l'activisme et la responsabilité à l'ère moderne.

« Nous subventionnons des initiatives culturelles, pas politiques », affirme le maire de Saint-Cloud.